Alternatives: des précisions et des profils... sans nom

Publié le par sammy rasolo

                        Plus les négociations s'etirent, plus les observateurs sont pessimistes sur les chances d'aboutir à un consensus sur la personnalité à nommer à la présidence de la Transition. Il faut songer à d'autres alternatives. Et nous nous permettons de revenir aux propositions énoncées dans notre précedent article. A savoir, soit organiser une élection dans les plus brefs delais; soit mettre en place une présidence collégiale, soit nommer une personnalité neutre à la présidence et une autre personnalité neutre à la primature. Ces personnalités neutres, pour qu'elles soient acceptées par tous, doivent provenir de la société civile. Et l'on peut combiner aussi les deux premières propositions, c'est à dire une présidence collégiale jusqu'à ce qu'une élection organisée dans les plus brefs delais départage les protagonistes de la crise. 
                        Une élection est réalisable même sans nouvelle Constitution. Il suffira de remettre en fonction de manière consensuelle l'ancienne, celle qui est mise entre parenthèses par l'équipe de Andry Rajoelina. On peut agir de la même manière pour actualiser les lois électorales. On peut  rajouter, encore par consensus, aux deux textes les dispositions liées aux différentes révendications comme l'abaissement de l'âge pour pouvoir se porter candidat  ou l'utilisation d'un bulletin unique pour les votes. Le processus électoral ne prendra pas plus de trois mois. D'ailleurs, on peut rappeler que le président de la hat avait prévu un reférendum pour septembre et une élection présidentielle pour décembre 2009. Quelque part, il a pu se rendre compte qu'il est matériellement  possible d'organiser un scrutin en moins de trois mois. S'avancer directement dans une élection présidentielle permettra une rapide sortie de crise puisque c'est le peuple qui aura choisi. La question de légitimité et de légalité ne se poseront plus au nouveau Président. Et en la matière, il nous semble plus judicieux d'organiser les présidentielles avant les législatives pour une raison essentielle:  le nouveau Président, au cas où l'on organisera les législatives avant les présidentielles, risque de ne disposer d'aucune majorité parlémentaire qui lui permettra d'appliquer le programme pour lequel il aura été élu. Il pourra être acculé à dissoudre le Congrès et le pays risquera de rétomber dans l'instabilité. 
                       Pour ce qui est de la présidence collégiale, la séconde formule que nous avons proposée, elle ne pourra être qu'éphemere puisqu'il s'agira nécessairement d'une "cohabitation" dans le sens de la pratique politique française.  Une "cohabitation" signifie, dans la lexicologie politique française, un Président de la République et un Premier ministre issus de deux sensibilités politiques différentes. Pratiquement, les Français ont connu trois cohabitations: 1986-1988 avec François Mitterand et Jacques Chirac, 1993-1995 avec François Mitterand et Edouard Balladur, 1997-2002 avec Jacques Chirac et Lionel Jospin. Ce sera autre chose, si la formule est retenue, pour la Transition malgache. Des adversaires se retrouveront au sein d'un même organe: la présidence de la République. Forcément, la collegialité sera éphémère puisqu'elle durera jusqu'à l'éléction d'un nouveau Président. 
                     La troième formule envisageable est la nomination d'une personnalité neutre tant à la présidence qu'à la primature. Et ici, on a demandé à l'auteur de cet article de citer des noms. Des noms, il y en a. Mais il est delicat de jeter un nom au public parce qu'il est toujours facile de le lier à une famille et si on cherche la petite bête, on trouvera toujours une chose ou une autre à lui reprocher même si pratiquement et juridiquement, on n'est pas responsable de ce qu'a pu faire un frère, un cousin ou un lointain parent. Nous pensons particulièrement à un éminent fils de la nation malgache, agregé en Droit Public, ancien Juge de la CIJ, administrateur civil, membre de l'Academie Malgache, pour la présidence de la Transition. Nombreux ont sans doute deviné de qui l'auteur veut parler. Didier Ratsiraka voulait le nommer ministre à plusieurs reprises, il avait toujours refusé. Il avait participé à la renégociation des Accords de coopération franco-malgaches en 1972. Mais encore faut-il qu'il soit d'accord bien sûr. Et encore faut-il que l'une des mouvances le propose. En tout cas, il est très connu dans les milieux universitaires et au niveau des organismes onusiens. Pour la primature, nous pensons à un "Golden Boy", un financier diplômé de HEC, qui a fait ses preuves sur le marché boursier. Il s'est sans doute réconnu et nombreux l'ont réconnu. Comme pour la présidence, encore faut-il que son nom soit proposé. Bien sûr, il y a d'autres possibilités.
                       A l'heure où nous "bouclons" cet article, les mouvances  ne sont toujours pas parvenues à un consensus à Maputo. Se elles ont le temps de lire les éditoriaux et chroniques publiés sur le web, peut être qu'elles tomberont sur celui-ci. Les personnalités auxquelles nous pensons seront facilement identifiées
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