Plan B. Pas si original que ça !
Par plan B, on entend généralement une alternative. Mais celui de Andry Rajoelina n'en est pas une. Un enième gouvernement, composé de militaires et de civils nommés par Andry Rajoelina est juste un autre gouvernement putschiste. Il ne sera jamais "neutre" pour l'opinion, sauf pour les fayots de la cour de Tgv. Mais comme il faut bien essayer de donner le change après les fanfaronnades sur un plan B tout prêt à recevoir application en cas d'échec de la rencontre de Prétoria, de nouveau, on tente de faire passer la mise en place d'un gouvernement militaro-civil comme un grand évènement, comme LA solution à la crise. Et pourtant, une chose est évidente: personne n'est convaincue que c'est vraiment la solution. Y compris Rajoelina lui-même puisqu'il sait pertinemment que son nouveau gouvernement ne sera accepté ni par la communauté internationale ni par l'ensemble de la nation. L'armée vient d'ailleurs de montrer indirectement, par son refus de cautionner ce plan B, qu'elle ne croie pas du tout en ce schema. Tout comme la France qui continue à affirmer la nécessité de continuer les négociations inter-mouvances. Tout ceci n'a rien d'étonnant. Comment croire en Andry Rajoelina, particulièrement inconstant dans ses convictions? Déjà, avant il affirmait tenir sa feuille de route en son "teny ifampierana". Le schema était d'avancer vers une élection législative qui aboutirait à la mise en place d'une assemblée constituante. Maintenant, le nouveau schema est l'organisation d'une conférence nationale ( tiens, on croyait que l'atelier élargi d'Ivato en était déjà une) qui élaborera un projet de constitution à soumettre, au mois d'août prochain, à un reférendum. Il faut arrêter maintenant. "Ca suffit !", a lancé Didier Ratsiraka dans une récente interview. Sur ce point au moins, cet ancien président a raison. La fuite en avant de Tgv prouve encore plus son immaturité mais le plus hallucinant est que la France compte sur un tel individu pour défendre ses intérêts. Mais Paris ne serait-elle pas en train de se rendre compte qu'elle mise sur le mauvais cheval ?
Une rumeur, livrée au conditionnel par RFI, n'est jamais ni fortuite ni désintéressée. Andry Rajoelina serait prêt à partir sous certaines garanties, sous entendu de sécurité. Ce n'est pas une vraie information pour l'heure puisqu'elle ne vient pas d'une source officielle. Mais c'est une vraie suggestion à l'intention de Tgv. Et, en tout cas, un vrai souhait de la part de l'"informateur" de RFI. Et si le message passe par la "radio mondiale", c'est tout simplement parce que cet "informateur" inconnu a un certain poids. En tout cas, cette suggestion est réellement la solution à la crise: le départ de Tgv. Le pays s'en portera réellement mieux.
Les chefs de mouvance se retrouveront de nouveau à Pretoria dans quelques jours si le rendez-vous decidé lors de la dernière rencontre est maintenu. Déjà, Andry Rajoelina a annoncé qu'il n'y serait pas. Et bien, il est temps pour la communautré internationale de se montrer encore plus ferme. C'est sa credibilité qui est en jeu. Il est temps qu'elle se donne les moyens de se faire respecter. C'est le moment. Tgv avait l'armée derrière lui ou, du moins, ses "complices" tenaient l'armée. Mais cette institution est au bord de l'explosion actuellement. Tgv est en train de perdre ce soutien.