Stephane Jacob. Une plume libre et respectée
Stephane Jacob était mon directeur de rédaction au début de ma carrière de journaliste. Nous n'etions pas amis. Sûrement en raison de notre différence d'âge et en raison de l'hierarchie professionnelle qui nous séparait. Mais j'appreciais son style et sa culture. Et sur le plan moral, il était le plus soucieux de la déontologie dans le monde de la presse. Un journaliste est toujours soumis à des tentations. Point n'est bésoin de citer qui y succombent et qui y résistent. Je suis convaincu que le lecteur est assez intelligent pour distinguer le bon grain de l'ivraie. Mais une chose est évidente: Si un éditorial, de par son essence même , sert à analyser et à prendre position, Stephane Jacob se gardait de pencher vers un camp ou un autre. Son style et sa culture lui permettaient de faire passer ses opinions sans verser dans le militantisme. Il était journaliste, il n'était pas militant. S'il l'était, c'était pour la liberté de la presse. Et d'ailleurs, il avait coutume de dire qu'il se mettait à un point équidistant de tous les partis politiques. Et il avait gardé cette ligne jusqu'au bout. Je ne le fréquentais plus depuis mon départ de Midi-Madagasikara mais on voyait bien que sa plume était fidele à ce principe. Bien sûr, il travaillait pour un titre accusé, à tort ou à raison, d'être dans le camp de l'opposition mais, en tout cas, ce n'était pas à travers sa signature que cette orientation transparaîssait si tendance politique il y avait.
Avec la disparition de Stephane Jacob, c'est une certaine idée de la presse, informative et non militante, qui perd un grand représentant. Je m'associe sincèrement au deuil de ses proches.